La stratégie désordonnée et la communication pour le moins confuse voir contradictoire du gouvernement, couplé cela aux journalistes avides de polémiques pour faire monter leur audience, on aura clairement permis aux complotistes de prospérer et devenir l'opposition la plus écoutée de France. Ajouté à cela que chacun garde plus ou moins inconsciemment les mensonges et les scandales qui ont émaillé les dernières décennies depuis le nuage de Tchernobyl arrêté aux frontières de la France jusqu'à l'affaire plus récente du Médiator en passant par le scandale de la vache folle, les français sont resté méfiants.
Pour autant, pouvait-on imaginer il y a un siècle que notre espérance de vie dépasserait 80 ans ? Que la tuberculose serait réduite à quelques cas par an ? Ce qui semble aujourd'hui acquis, évident dans notre santé ne l'était pas pour nos grand-parents et arrière-grand-parents ? Qu'avoir un cancer, une leucémie, ... ne nous condamnait plus systématiquement à une mort à très court terme ? Que naître avec la mucoviscidose ou une malformation cardiaque ne nous empêchait pas d'espérer mener une vie d'adulte, d'avoir des enfants, une vie sociale et professionnelle ? Hors, les antivaccins et autres médico-sceptiques peuvent expliquer à l'envie qu'on veut leur injecter des produits visant uniquement à faire faire des profits à l'industrie pharmaceutiques on tombe rapidement dans la théorie complotiste quand certains tentent de conforter leur argumentation en précisant que cela est organisé à l'échelle mondial avec la complicité des gouvernements pour mieux contrôler la population. Un acte de rébellion absurde et irresponsable qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l'ensemble de la société !
Certes, on pourrait beaucoup dire sur l'industrie pharmaceutique et son lobbying auprès des décideurs de ce monde, des médecins, ... pour autant il n'y a pas besoin d'être statisticien pour se rendre compte que les populations ayant le meilleur accès aux traitements développés par cette industrie sont celles qui ont le meilleur état de santé, la meilleure espérance de vie, ont éradiqués bons nombre de maladies - une offre d'accès aux soins que les populations des pays les plus pauvres aimeraient, sans aucune reticence, avoir pour elles-mêmes - Réjouissons-nous tout de même qu'en 2020 la poliomyélite a été officiellement éradiquée sur le continent africain.
Certes on peut s'interroger sur la rapidité du développement du vaccin, et même si les essais cliniques ont été accélérés ils ont été réalisés et chaque fois qu'il y a eu un doute écartés d'une potentiel mise sur le marché. La plupart des personnes inquiètes (et ce n'est pas illégitimes) savent-elles combien de personnes meurent ou développent une pathologie grave suite à une vaccination, et de la comparer au nombre de personnes décéder ou ayant fait des complications suite à une forme grave du coronavirus SRAS-CoV-2, COVID-19 ? Les vaccins obligatoires de différentes natures, et les délires sur les réseaux sociaux qui ignorent visiblement le principe du bénéfice (immense) de se faire vacciner contre un risque (insignifiant) de faire une réaction allergique. Au pays de Descartes, je crains que la science n'ai aujourd'hui pas vraiment triomphé face au populisme et aux vendeurs de croyances les plus farfelues !
Se vacciner contre le SARS-CoV-2, COVID-19 c'est se protéger individuellement d'un virus qui a tué plusieurs millions de personnes au travers le monde mais c'est aussi à moyen terme générer l'immunité collective qui pourra éradiquer cette épidémie - un espoir qui certes connaît quelques incertitudes mais qui reste la seule solution pour nous sortir de cette catastrophe sanitaire, car non l'augmentation de lits dans les services hospitaliers (plus encore en réanimation) ne peut constituer une alternative acceptable d'un point de vue médicale tant pour les personnes qui seront infectées que pour la société tout entière qui ne peut se satisfaire. Là encore, il faut être mal renseigné ou très éloigné du milieu médical pour ne pas savoir que le taux de décès en réanimation est très élevé, et expose les patients concernés à des séquelles irréversibles quand ils s'en sortent - alors non, l'augmentation du nombre de lits de réanimation n'est pas une alternative au vaccin et une solution acceptable pour nous permettre de retrouver une vie normale (même si structurellement c'est un problème, ce n'est pas une solution à la pandémie actuelle).
La vaccination d'une large part de la population est essentielle pour surmonter cette pandémie, et la responsabilité individuelle doit surpasser nos peurs qui ont scientifiquement peu de fondements. Se faire vacciner c'est tout autant se protéger soi-même que participer à une démarche solidaire qui nous permettra collectivement de retrouver notre liberté, nos interactions sociales, la vie humaine quoi ! Il est peu probable que ces vaccins enrichissent si grandement que certains l'imagine l'industrie du médicaments, donnent plus de pouvoir aux gouvernements - même s'ils ont voté plus ou moins temporairement des lois d'exception car il ne sera jamais trop tard pour faire la révolution - car demain il faudra tirer les conclusions qui s'imposent sur notre modèle social, notre modèle économique, et ce que chacun de nous veut en faire, comment il s'y inscrit, quel part de contribution peut-il lui donner pour une société plus juste, plus équitable commençons donc ce changement par une petite piqûre :-)