Le candidat Sarkozy promettait en 2007 de restaurer à travers le monde une image de la France soucieuse du respect des droits de l'homme, et qu'aucun contrat ne pourrait être signé avec un état qui ne respecterait la fameuse déclaration universelle.

Très vite la "realpolitik" a pris le dessus, et le candidat devenu président de nous expliquer que Kadafi - le dictateur libyen qui imposa de s'installer avec sa tente dans les jardins de l'Élysée - devait être reçu comme tout bon chef d'état. Mieux, lorsque que la bien nommée Rama Yade s'insurgea contre cette visite nauséeuse, la secrétaire d'état aux droits de l'homme se fît rappeler à l'ordre très sévèrement et sa fonction fût purement et simplement effacer des responsabilités gouvernementales dès le premier remaniement.

Le ministre des affaires étrangères, l'ex. socialiste Bernard Kouchner, lui pourtant si médiatique est totalement effacé derrière le tonitruant président de la république. Il feindra de s'indigner lorsque le gouvernement s'en prendra au Rom's à l'été 2010, mais finalement attendra sagement d'être débarqué par le remaniement de la fin 2010. Michèle Alliot-Marie est alors nommée au poste.

Alors que la contestation en Tunisie se propageait, MAM ministre des affaires étrangères prenait ses vacances dans le pays en pleine révolution. Elle se faisait promener à bord de jets privés appartenant à des proches du clan Ben Ali, dictateur que la rue conspuait alors. Mais elle n'a rien vu, rien entendu, à peine au courant des événements...

Pire, lorsqu'elle pris conscience de l'importance des manifestations, la délicate ministre proposa que la France apporta "son savoir faire" aux forces réprimant les contestataires du pouvoir du désormais ex-dictateur Ben Ali. Puis se défendait de toute collusion avec le pouvoir... Jusqu'à ce que l'on trouve une caisse de grenades anti-émeutes et toutes sortes de jolis feux d'artifices à destination du joli pays où Madame a pleins d'amis.

On passera le fait qu'elle puisse avoir soutenu plusieurs jours ne pas être ministre durant ses vacances, moi qui croyait qu'ils "sacrifiaient" leur vie personnelle pour la chose publique (république) et se mettait corps et âme au service de l'intérêt général (c'est en tout cas ce qu'ils soutiennent régulièrement la main sur le coeur) ? Bref, une ministre des affaires étrangères incapable d'analyser la situation géopolitique d'un état en pleine révolution, soutenue par son premier ministre qui lui se prélassait auprès de l'autre dictature en naufrage, l'Égypte. Sans parler de notre cher prézident qui lui était invité dans une somptueuse résidence du très moderne monarque Mohamed VIème du nom.

On ne rigolera même pas quand le vertueux Sarkozy demandera à ses cancres de ministres de lui soumettre les dates et lieux de vacances, même sur invitation, hors de France, afin que papa Nicolas valide une destination "fréquentable".

Le premier (espérons le seul) mandat de Sarkozy sera donc marqué, en plus du reste, d'une diplomatie collaboratrice des régimes les plus détestables, et d'un manque total de clairvoyance sur les mutations du monde. Comme Georges Bush en son temps, le refus d'accepter que ce sont aux peuples de prendre leur avenir en main et non pas aux pays "tuteurs" d'une hégémonie désuette sur les états dictatoriaux.

La moindre des choses, c'est que l'erreur d'appréciation soit suivi d'un effet immédiat sur le mandat des caciques du pouvoir, et qu'ils démissionnent sans ambage. La démocratie ne vaut que si elle est contrôlée par le peuple, ce que tente de faire nos camarades qui bravent en ce moment le pouvoir dans le monde arabe, et n'existe que lorsque les mandats attribués aux uns et aux autres sont contrôlés et révocables !