Après des mois de lutte unitaire contre l'injuste réforme des retraites, le front syndical constitué contre l'irascible gouvernement Fillon se fissure. La "promenade" dans les rues des villes de France ce samedi ayant probablement été le dernier "grand" baroud d'honneur "citoyen" pour s'opposer à cette nouvelle agression contre notre système de protection sociale. La loi, écrite à l'Élysée par Nicolas Sarkozy et ses proches conseillers, voté dans les assemblées par une majorité servile à la cause de l'hyper président, sourde et arrogante à l'encontre du peuple qui l'a mandaté pour sa représentation institutionnelle, a été promulgué sans attendre, après validation du conseil constitutionnel, pour découragé les plus déterminés à poursuivre les manifestations d'hostilité.
Comment comprendre que l'on ai repoussé l'âge de liquidation de la retraite, sans s'interroger sur le chômage endémique qui gangrène notre société ? La politique mené aujourd'hui par nos dirigeants ne recherche plus la cohérence, ne proposent pas de donner des perspectives, elle s'échine à régler au jour le jours des problèmes poser par les lobbistes et les intérêts très particuliers des privilégiés qui les entoure et les conseille. Pourtant, la plupart des spécialistes un temps soit peu réalistes ont d'ores et déjà annoncé que les économies réalisées sur la caisse des retraites sera transférées sur les caisses de l'assurance maladie et de l'assurance chômage, elles aussi dans le collimateur gouvernemental, et qui font déjà l'objet de propositions plus qu'avancées pour enrayer le fameux déficit - en fait dans un système de mutualisation des risques il s'agit de mettre les comptes à l'équilibre ; c'est à dire collecter suffisamment de recettes pour assurer les dépenses nécessaires. Autant dire qu'il s'agit bien d'un choix politique, et non d'un dérapage incontrôlé par une société soit disant totalement assistée - La conséquence directe de ces réformes sera de faire payer encore et toujours les plus modestes, déjà bien appauvris.
Bref, cet enième fiasco législatif, vise en fait, comme tout ceux prononcé depuis les années 90', à vendre les services publiques et la protection sociale "à la française" au capitalisme financier - encouragé par l'union européenne, déterminée à libéraliser tout le système économique au détriment de la protection solidaire. Aujourd'hui, le gouvernement de droite, ne se cache même plus derrière la conformité qu'il doit adopté vis à vis de ses homologues européens, il affirme sans rire, et après la crise financière sans précédent dans laquelle les spéculateurs nous ont plongé, qu'il faut rassurer les marchés en sacrifiant notre santé, l'éducation de nos enfants, ...
Ainsi, en Europe, aux États-Unis, et partout dans le monde, les états sacrifient la vie de leur population, pour protéger les intérêts toujours plus voraces du monde très fermé et très privilégié de la finance - réclamant toujours plus d'efforts au petit peuple, et moins de contribution de cette élite qui tient nos sociétés entre ses griffes. Et il ne faut pas espérer qu'une alternance gouvernemental y change quoique ce soit ; les banques, assurances, et autres organismes de placements, garanties, crédits, ont placé les démocraties sous leur joug. Les emprunts colossaux contractés par les pays occidentaux, ne leur permettent plus de garder l'indépendance économique nécessaire à un réel libre choix politique - Il faut faire, ce que les usuriers nous imposent ; c'est à dire "libéraliser" tous les secteurs, afin d'ouvrir le boulevard des emprunts et assurances individuelles (santé, retraite, ...) - chantage permanent fait aux états pour accéder aux emprunts contractés sur ces marchés hautement rémunérateur - et ainsi placer , en plus, sous le contrôle de cette mafia "autorisée" les salariés, citoyens, ...
La remise à plat de tout notre système social est plus que jamais nécessaire. Sa relation contractuel avec le salariat est devenue obsolète, dans un monde où le travail n'est plus qu'une variable dont le poids est de moins en moins prépondérant dans la réalisation des profits. La croissance n'est qu'une chimère, qui ne peut être permanente, et sur laquelle on ne peut faire reposer l'espèrance d'une amélioration et d'une pérénnisation de notre système de protection solidaire - tant elle n'est plus qu'hypothétique depuis ces trente dernières années. Il est donc urgent - sans précipiation - de réaliser collectivement un nouveau pacte social qui donnerait une cohérence à la production de biens et de services juste nécessaire - pour préserver notre fragile éco-système - au confort de la vie de nos sociétés. La production de ces richesses réparties, mutualisées- et redistribuées équitablement devant permettre de préserver la liberté individuelle de plus en plus mise à mal par les contraintes imposées par l'économie. Il n'y a rien à attendre d'un prochain gouvernement, ni demain dans le remaniement, ni en 2012 après une hypothétique victoire d'un camp plus "socialiste" - Il faut aujourd'hui, ici et maintenant, s'organiser pour mettre en place un système autonome indépendant des décisions politique, financière et intellectuelle - parfois religieuse !